ARK NETWORK reference.ch · populus.ch    
 
  
Ingrid Barbier Parolière 
 
 
Rubriques

Chanson autobio
Première chanson
La source...
De soleil et...
Bouge
Voyage intérieur
Mélancolie
Tic tac toc
Soir...
Monde de...
Sereine
Amitié
Hm
Avec elles...
J'ai mal...
Manu et...
Je suis dans...
Mars...
Sans toi
Cherche...
J'ai rêvé...
Ils sont là
Paradoxales
Mon moi...
Nostalgie
Je me libère
On perd...
Elle joue...
Le masque...
Petits bonheurs
Exutoire
Toi l'ennui...
L'humanitaire
L'alcoolique...
Mystère
Au naturel
Lot de...
Pourtant
C'est trop...
Fin et...
Mauvaise foi...
La vague et...
Ma-de-moi...
Conte Sereine
Trentenaires
Marche ou paye
Ecole de la vie
Subtle pencil
Marquez-moi
Le carrefour
Toile
Départ
Terra Ednamed
Couleur diapason
Electrochoc
Radio-actif
Lynché
Rojo
Plan A
I miss I
aïe
Lasse
La nuit
Gris
Non non
Maux
Je vis comme ...
Soleil
I'm afraid
Et je dis reste
Du bout des ...
I'm alive
Mon souffle
Je m'aime donc
Ne pas vouloir y
Où est l'égalité
L'indigo de
Circus boulevard

 

Liens

 Home  | Livre d'Or  | Contact

Conte Sereine

Chapitre 1 
Là où tout a commencé... 
 
Sereine a toujours eu le sentiment d'être différente des autres, sans réellement savoir pourquoi, du moins au début, mais un jour, sa vie bascula et prit un autre tournant, tout ce qu'il y a de surprenant, d'effrayant et de fascinant à la fois. 
Enfant, elle avait très peur du noir, vous allez me dire, oui, c'est normal, presque tous les enfants ont déjà connu cette peur, mais le problème était que cette peur du noir l'avait suivie dans sa vie d'adolescente puis dans sa vie de jeune femme. Fascinée par la nuit, elle se trouvait terrifiée quand elle devait traverser un long couloir dans le noir ou descendre un escalier, ayant l'impression que quelqu'un la suivait de prés. Elle accélérait alors le pas pour lui échapper. Il n'y a que sous ses couvertures qu'elle se sentait en sécurité. En elle-même, elle se pensait peureuse et éprouvait de la honte, mais un jour, elle comprit pourquoi elle avait peur, et elle réalisa que cette présence qu'elle sentait n'était pas due à son imagination débordante. 
La veille de ses 21 ans, la nuit commençait à tomber, Sereine était en train de répondre à ses mails. Soudain, son ordinateur s'éteignit, ce n'était pas la première fois, et elle ne s'inquiétait pas, elle tenta de le refaire fonctionner, mais ne trouva le moyen d'y parvenir. Ce ne pouvait être une coupure de courant, elle pouvait toujours entendre la radio, mais brusquement son sang se glaça... Le programme de la radio n'était plus le même, les commentaires de l'animateur ne résonnaient plus dans la pièce, un souffle oppressant avait fait surface et la terrifiait. Elle regardait partout autour d'elle, mais ne voyait rien, la nuit était tombée et elle n'avait aucune envie de bouger, de peur que quelque chose l'attrape ou la touche. Les minutes lui semblaient une éternité. Angoissée mais intriguée, elle décida de s'adresser à cet être. Elle lui demanda, pour commencer, ce qu'il lui voulait. Il ne répondait pas. Elle reposa sa question avec insistance. Il ne répondait toujours pas. Terrifiée mais impatiente, elle haussa le ton et lui dit que s'il voulait envahir sa maison il pouvait au moins se présenter. A l’annonce de cette demande, Sereine se sentait ridicule mais bien que tremblante, elle gardait la tête haute et les poings serrés pour camoufler sa peur. Les soufflements s'arrêtèrent, et le silence prit place ; mais Sereine sentait encore sa présence, et celles d’autres personnes dont l'une d'elles semblait se trouver sur sa gauche, elle sentait son souffle sur sa peau, mais bizarrement, elle n'avait plus peur. Et c'est là qu'elle est apparue. C'était une femme, ses cheveux bruns, contrastant avec son visage lumineux, flottaient dans l'air. On aurait dit un ange. Le regard doux et bienveillant, elle s’adressa à Sereine, "n'aie pas peur, nous sommes là pour t'aider". Elle demanda aux autres présences d'apparaître, il y avait 6 spectres en tout, mais elle dit à Sereine que tous ne pouvaient être présents mais qu'ils veillaient sur elle et l'aideraient à accomplir de grandes choses et à protéger le monde. Sereine ne comprenait pas, et lui demanda, "Comment ça, mais comment pourrais-je accomplir de grandes choses et protéger le monde ? Je ne suis pas la personne que vous recherchez, vous devez vous tromper, je ne comprends pas...". La femme la regardait avec tendresse et prononça ces mots : "Tu comprendras un jour, et ce jour est proche, fais-moi confiance". 
Sereine se réveilla le lendemain, ne sachant si ce qu'elle avait vécu la veille était réel ou s’il s’agissait d’un simple rêve. Elle restait préoccupée par les mots qui avaient été prononcés, leur signification, leur destinée, leur... pourquoi... Et demeura toujours aussi perdue dans ses pensées et dans son existence. 
Sereine ne comprenait pas pourquoi elle avait été soit disant choisie pour mener cette mission "sauvetage". Apparemment, elle serait une de ces personnes qui ont pour quête de délivrer les âmes du danger et de les reconduire vers la lumière. Sereine trouvait cela bizarre et trop poétique pour la nouvelle personne qu'elle s'évertuait à devenir. Fini Sereine, bonjour Sœur haine ! Enfin... Elle essayait de se convaincre de sa cruauté. Mais le naturel finissait toujours par la retrouver et la surprendre. 
Elle eut du mal à croire en la bonté de son âme, ainsi qu'en la véracité de sa mission. Mais elle fut vite rattrapée par les révélations la menant à la connaissance de son appartenance. Des révélations qui, comme impatientes, se bousculaient depuis qu'elle avait passé le seuil de ses 21 ans. 
En parlant de ses 21 ans, justement... 
Une fête s'organisait, elle n'avait ni le cœur ni la tête à ça, mais ses parents avaient voulu lui faire plaisir et inviter du monde pour la distraire, ce qu'ils croyaient, mais ils avaient dû oublier qu'elle n'était plus amie avec la plupart des personnes réunies. Indifférente, comme lassée de tout ce monde, elle restait dans son coin sans décrocher un sourire. Plus elle observait ses anciennes amies qui n'avaient pas trouvé mieux que de venir à sa fête malgré leur trahison, plus elle éprouvait une rage intérieure qui ne demandait qu'à sortir. Elle sentait les mots se poser sur elle pour la heurter. Elle savait que ses anciennes amies étaient là pour parler d'elle, ou plutôt l'incendier d'insultes. Leurs gloussements la mettaient encore plus en colère. Bien qu'occupées à prendre plaisir aux moqueries, ces jeunes femmes n'osaient pourtant pas l'approcher et préféraient se divertir plus loin. Elles connaissaient la répartie de Sereine et savaient qu'elle possédait la faculté de les tourner en ridicules. Elles ne voulaient surtout pas lui donner satisfaction. Alors c'est Sereine qui alla à leur rencontre. Elles cessèrent de parler et la fixèrent avec un regard mêlant dédain et méfiance. Très énervée, Sereine leur montra la porte et leur dit à nouveau qu'elles n'étaient plus les bienvenues. Elles ne bougeaient pas et la rage envahissait Sereine comme un feu brûlant et déchirant. Sereine ferma alors les yeux pour faire appel au calme et se retenir de bondir... Lorsqu'elle ouvrit les yeux, son regard se posa sur la nappe d'une table située derrière les jeunes femmes qui marmonnaient des insultes. A sa grande stupéfaction, la nappe commença à brûler et les filles, apeurées, se dirigèrent vers la sortie, ainsi que les autres invités. Elle ne savait où étaient ses parents ni comment faire pour éteindre ce feu qui grandissait et qui commençait à attaquer les chaises en bois qui se trouvaient à côté. Paniquée, elle fixait ce feu en espérant qu'il se consume quand étrangement, le feu se gela. Le feu était emprisonné dans un bloc de glace. Sereine entendit ses parents arriver et demander où elle était, les invités leur dirent qu'elle était restée à l'intérieur. Déboussolée par ce qui venait d'arriver, elle ne voulait cependant pas que ses parents le découvrent. Sereine cassa la glace. A l’arrivée de ses parents, elle expliqua furtivement qu'elle avait jeté de la glace sur le feu et que cela l'avait éteint. 
Tout cela n'était que le commencement. Plus tard, Sereine découvrit qu'elle pouvait maîtriser les éléments à la force d'une profonde concentration et d'un simple souhait. Tout ce qui touche à la terre, l'eau, le feu et l'air étaient des choses qu'elle pouvait contrôler. En effet, elle découvrit plus tard qu'elle pouvait transformer la terre en sable mouvant et respirer sous l'eau. De plus, ses pouvoirs impliquaient que la nature était une alliée, à tel point qu'elle avait développé un don de télépathie avec les animaux. 
Elle découvrit qu'elle avait deux autres protecteurs. La lune, avec laquelle elle était déjà proche et qui lui donne plus d'énergie lorsqu'elle luit la nuit ; Et un tigre roux. Il se nomme Bala. C'est en sa présence qu'elle a réalisé qu'elle pouvait communiquer avec les animaux par télépathie. Mais ce tigre est différent des autres animaux. A chaque fois qu'elle est en danger, elle n'a pas besoin de l'appeler pour qu'il vienne à son secours, il le sent et la sauve. 
Aujourd'hui, Sereine maîtrise mieux ses pouvoirs mais elle se cherche. Tout ce qu'elle sait c'est qu'elle est née avec ces pouvoirs, mais elle ne sait d'où ils viennent. Tout est encore à découvrir. Mais revenons au tout début... A ses tourments, à ses doutes, à ses questions. 
 
 
Chapitre 2 
Le lendemain des 21 ans de Sereine 
 
Sereine était folle de rage. Sa mère essayait de s'expliquer mais Sereine restait convaincue que tout le monde se liguait contre elle, et que sa mère faisait tout pour anéantir son existence. La maladresse et l'inattention de sa mère passait pour un plan qui mènerait à sa perte. Sereine entrait en phase paranoïa. Rien d'étonnant étant donné la gravité de la situation et les œillères que portait sa mère pour éviter d'affronter la réalité. Quand Sereine était petite, tout était plus simple... La mère de Sereine se posait, pourtant, elle aussi, une multitude de questions... Aurait-elle dû continuer à mentir ? Avait-t-elle bien fait de révéler ce qui aujourd'hui rongeait Sereine et l'avait privée de compagnie ? Ceci était un questionnement perpétuel dans son esprit. Mais Sereine n'en savait rien, en observant l'attitude de sa mère, elle ne pouvait soupçonner le tourment qui l'envahissait elle aussi. La mère de Sereine se sentait impuissante et faisait mine que tout allait bien. Pensant que Sereine finirait par le croire et redevenir sereine. Comme elle l'avait toujours été. 
Sereine ne voulait plus discuter. Lasse de toujours devoir s'expliquer. Sans jamais être comprise. 
- Non, arrête avec ça ! 
- Mais ma chérie, pourquoi tu réagis comme ça à chaque fois que j'essaie d'engager la conversation sur ce sujet ? 
- Mais maman ! Tu sais pourquoi ! Elles m'ont trahie ! 
- Elles sont jeunes... 
- Moi aussi je suis jeune, et pourtant, je n'aurais jamais fait cela à une amie ! 
- Je les ai invitées en espérant que ça se passerait bien, tu le sais ça ? 
- Oui, mais tu aurais pu me consulter ! 
- Je sais, mais je voulais te faire une surprise... 
- Tu parles d'une surprise ! Inviter mes anciennes amies, celles qui m'ont tourné le dos quand elles ont su que j'avais été adoptée ! 
- Elles ont mal agit, mais elles sont venues me parler pour me dire qu'elles étaient désolées, et elles avaient tellement l'air sincère... 
- Elles t'ont bien eue ! Elles voulaient être aux premières loges pour tenter de m'humilier ! Mais aujourd'hui j'ai changé ! Je ne me laisserai plus maltraiter par ces poufs ! 
- Sereine ! 
- Quoi ?! Oui, tu as bien entendu ! Rien que des poufs ! Tu as l'air d'avoir la mémoire courte ! 
- Non, je me souviens... 
- Et tu pardonnes alors qu'elles ont fait souffrir ta fille, enfin devrais-je dire ta fausse fille ! 
- Ne dis pas cela, je suis ta mère ! Et je le serai toujours ! 
- Eh bien, il serait temps d'agir en tant que telle et d'être de mon côté ! 
- Mais je suis de ton côté ! Pourquoi penses-tu que tout le monde est contre toi ? 
- Si un jour tes amis te tournent le dos, tu comprendras peut-être ce que je ressens !  
- Elles t'ont un peu chahutée, je sais, mais elles veulent s'excuser. Pourquoi tu ne les laisses pas s'excuser ? 
- Mais maman ! Elles n'ont pas l'intention de s'excuser ! C'était une manière de savourer le spectacle et de constater que je n'ai plus d'amis ! 
- Tu vois toujours le mal partout... 
- Et toi, tu ne le vois pas assez ! Tu crois que de vrais amis sont capables d'humilier leurs proches ? C'est pourtant ce qu'elles m'ont fait ! Je leur faisais confiance ! Et en plus, elles ont osé en arriver aux mains ! Maman ! Tu as oublié ou quoi ? Elles m'ont poussée dans l'escalier et j'ai eu le bras cassé ! Maman ! C'est uniquement cela qui les a fait arrêter ! Tous les jours j'avais le droit aux insultes et aux bousculades ! Tu acceptes que ta fille se fasse traiter de bâtarde ?! Mais réagis bon sang ! 
- Ma chérie... 
- Laisse-moi ! 
Sereine monta dans sa chambre, énervée, encore une fois, sans intention d'y bouger de toute la journée, même pas pour aller manger. Ces histoires lui avaient coupé l'appétit et l'envie de sourire. Dans cette famille, elle ne se sentait plus à sa place, et elle n'avait plus envie de faire semblant et de sourire avec hypocrisie pour insinuer que tout allait bien, non, tout n'allait pas bien.  
Sereine parlait comme si quelqu'un était là pour l'écouter... "Je comprends mieux maintenant pourquoi tout le monde me disait, "oh mais, tu dois tenir de tes grands-parents, car je ne vois pas de ressemblance avec tes parents, c'est amusant". Amusant ? Oui, qu'est ce que je me marre. Le pire je crois, c'est qu'ils ont décidé d'attendre mes 20 ans pour me l'annoncer. Comme si cela était un cadeau. Mes parents vivent dans la 4ème dimension ! Si en plus ils savaient que je me mets à faire ma démoniaque ! On se croirait plongé dans un film ! Oui oui, le week end quand je m'ennuie je brûle d'un simple regard les nappes des tables, cela fait partie de mes passe-temps... Mais qu'est-ce qui m'arrive ?! Avant hier ces spectres, et hier le feu ?! Je deviens folle. Ce n'est pas réel. Oui, c'est ça, je deviens folle ! Non ! Je suis folle ! C'est ça. Ça ne peut être que ça !". 
Sereine s'endormit, épuisée par toutes ces questions qu'elle avait en tête. 
A son réveil, elle avait très mal au front, plus précisément le grain de beauté qu’elle avait sur le front depuis sa naissance l’a faisait souffrir. C’était la première fois que cela arrivait. En le fixant dans la glace, elle s’aperçu qu’il était rouge et enflé. Elle se mit à râler comme si quelqu’un l’écoutait, "Ah non, c'est pas bientôt fini ? Laissez-moi tranquille !". Mais rien. Le silence régnait. Elle se replongea alors sous la couette. Sans même regarder la lune et lui sourire comme à son habitude. 
 
 
Chapitre 3 
Les retrouvailles 
 
Sereine observait la lune de son balcon, il devait être 3h00, elle n’arrivait plus à dormir, envahie encore une fois par une insomnie qu’elle ne pouvait comprendre. Cela faisait déjà un mois que cela durait, un mois qu’elle se réveillait la nuit vers 2h00 et qu’elle ne pouvait plus fermer l’œil de la nuit. Cependant, elle ne ressentait ni stress ni angoisse, et se surprit à sourire, cela faisait si longtemps que cela ne lui était pas arrivé. Si longtemps qu'elle n'avait pas été Sereine. Contemplant la lune, le sourire encore plus épanouie, elle se mit à lui parler en ces termes : « Ma douce lune, que m’arrive-t-il ? Pourquoi ce bien-être en moi ? Mon rêve serait-il en train de se réaliser ? ». Tout à coup, elle cru que ses yeux lui jouaient un tour, elle sembla percevoir une tête de tigre apparaître dans la brume qui enveloppait la lune. Elle ferma les yeux, sa main droite vint se poser sur son visage, comme pour signifier une fatigue soudaine. Quand elle ouvrit les yeux, l’apparition avait disparu, elle se tourna vers l’intérieur de sa chambre quand elle se trouva nez à museau avec un tigre. Prise de peur, immobile, comme paralysée, elle se crispa et ferma les yeux. Constatant qu’il ne se passait rien, elle décida, timidement, d’ouvrir les yeux, il n’était plus là. D’un soupir de soulagement, elle se dit qu’elle devrait essayer de dormir ou elle allait finir par devenir folle, si ce n'était pas déjà le cas. Elle sourit se trouvant bête d’avoir pu imaginer un tigre, en plus, sur son balcon, qui était situé à l'étage. "Quelle imagination", se dit-elle. 
Allongée dans son lit, elle réussit à trouver le sommeil, très facilement, comme si un poids l’avait quitté. Sur son visage se lisait un sentiment de paix. Pour la première fois de sa vie, Sereine se sentait en sécurité.  
Le lendemain, Sereine fut encore réveillée dans la nuit, elle regarda l’horloge, elle affichait 2h15. Elle ouvrit la fenêtre et s’accouda au balcon, levant la tête vers la lune, elle lui sourit et lui dit : "Ne me joue pas des tours cette fois ma belle". Après quelques minutes de contemplation complice, Sereine se dirigea vers l'intérieur, décidée à trouver le sommeil, quand soudain, elle cru percevoir la silhouette du tigre traverser le couloir menant à sa chambre. Craintive, mais poussée par une curiosité surprenante, elle semblait flotter dans les airs en direction du couloir, quand elle s’y trouva, le tigre n’était pas là. Elle ferma les yeux et sembla épuisée. Elle s’endormit encore une fois, tranquillement, prônant un sourire auréolé d’une lueur céleste.  
 
Un mois plus tard...  
Au petit jour, Sereine reçu un coup de téléphone, une nouvelle amie, rencontrée à la fac, l’invitait à une petite fête le soir même. Sereine accepta, elle ressentait le besoin de se changer les idées, et une joie immense emplie tout son être, elle ne comprenait pas ce sentiment qui semblait l’envahir, elle ne se souvenait pas avoir été aussi joyeuse. Pour la première fois de sa vie, sereine se sentait bien.  
La nuit commençait à tomber, Sereine avait rendez-vous chez son amie vers 21h00. Elle opta pour la marche, son amie habitant à 10 minutes de là. Elle avait envie de marcher et de respirer l’air du soir qu'elle appréciait particulièrement. Le bruit de ses talons résonnait dans la rue, sombre et déserte. Bien que seule dans cette rue, elle avait le sentiment d’être suivie. Peu rassurée, elle accéléra le pas, se retournant régulièrement et hâtivement, quand soudain, une main vint se poser sur son épaule. Apeurée, elle se tourna et vit un homme, grand, brun, très pâle, creusé par les cernes, un sourire se dessinait sur son visage, cependant, cela ne sembla pas réconforter Sereine qui voulu continuer son chemin. L'homme suivit son mouvement et la tira par le bras, lui disant : "Pas si vite ma jolie ! Que fais-tu toute seule ici ? Je peux venir avec toi, tu auras moins peur avec moi…".  
Sereine rétorqua rapidement : "Euh non merci, ça va aller, merci !" et s'empressa de partir. L’homme ne la suivait plus, enfin, c’est ce qu’elle pensait. Au bout de quelques mètres, il apparut devant elle à la croisée d’une rue et l’attrapa, la pressant de ses bras contre lui, en lui disant : "T’es pas bien avec moi ?! Allez viens, tu vas voir, ça va être bien !". Etouffée par ces bras qui la pressaient et écœurée par l’haleine morbide de cet homme, elle se débattait mais ne parvint pas à s’échapper. A bout de force, elle se croyait perdue. Tout à coup, un tigre apparut devant eux et rugit. L’homme, effrayé, partit en courant, tandis que Sereine tomba sur les genoux, sanglotant et tremblant de tout son corps. Le tigre s’approcha d’elle, Sereine leva les yeux et le regarda. Leurs regards ne se quittaient plus, et pour la première fois de sa vie, Sereine ne se sentait plus seule. Surprise par ce regard qui ne lui semblait pas inconnu, Sereine sourit et tout semblait lui revenir en mémoire, son séjour en Afrique il y a maintenant 3 ans, ses amis les éléphants, Eden la rhinocéros, et… son petit tigre, orphelin, qu’elle avait recueilli et qu’elle avait nourri au biberon avec tendresse. Avec lui elle vécut les plus beaux et complices moments de sa vie. Oui, c’était bien lui, c’était Bala. Emue, attendrie, Sereine approcha sa main de la tête de Bala et le caressa entre les deux yeux, il avait toujours adoré cela. Sereine se posait des questions, et étrangement, elle recueillait les réponses comme par magie. Il semblait que Sereine et Bala se comprenaient, comme s’ils communiquaient par télépathie. Sereine lui demanda comment il avait pu la retrouver, et Bala répondit : "Nous sommes liés à vie, quoiqu’il arrive je serai là pour t’aider et te protéger, comme tu as su le faire pour moi". Pour la première fois de sa vie, en cette nuit étoilée et douce, Sereine se sentait heureuse. Elle regarda la lune et prononça ces mots : "Merci de nous avoir guidés et réunis". 
 
 
Chapitre 4 
Sereine rencontre une nouvelle amie 
 
Sereine était assise et observait. Une plage déserte. La mer déchaînée. Le sable emporté par le vent. Une petite fille était assise sur le sable et regardait les vagues. Elle avait froid mais ne portait qu'un maillot de bain et elle essayait de se tenir chaud avec une serviette de plage. Sereine pensa immédiatement qu'elle avait perdu ses parents qui ne devaient pas être loin. Elle s'approcha. 
- Bonjour. Comment t'appelles-tu ? 
La petite fille ne répondait pas. Alors elle lui posa la question une deuxième fois. Mais elle ne répondait toujours pas. Sereine s'approcha encore et posa sa main sur la tête de la petite fille. Effrayée, la jeune inconnue fit un sursaut et cria. Sereine essaya de la calmer en lui parlant, mais elle n'arrêtait pas. Sereine la prit dans ses bras. Après les cris, les larmes prirent place. Sanglotant, elle dit : 
- Maman ! J'ai perdu maman ! 
Sereine essayait de la rassurer en lui disant qu'elle allait essayer de la retrouver avec elle. Mais la petite fille répliqua : 
- Non, papa m'a dit de rester ici, il est parti la chercher. 
- Où est-il parti ? 
Elle montra du doigt la mer. Sereine regardait. Personne à l'horizon. 
Sereine emmena la petite fille avec elle au poste de secours et expliqua la situation. 
Les sauveteurs prirent un bateau pour rechercher le couple. 
Après une heure de recherche, on apprit que les parents de la petite fille avaient été retrouvés, en vie.  
Les vagues les avaient emportés au loin, et ils essayaient de lutter pour ne pas couler. 
Sereine resta avec la petite fille jusqu'au retour de ses parents. Elle avait pris soin de l'habiller pour qu'elle ne prenne pas froid et avait veillé sur elle en lui racontant une histoire pour que la petite fille essaie de fixer son attention sur autre chose. Sereine ne s'inquiétait pas malgré la situation, comme si elle savait qu'il n'y avait plus de danger à l'horizon. 
Quand elle vit au loin les sauveteurs arriver accompagnés des parents de la petite fille, elle sourit et lui dit de les rejoindre. La petite fille la regarda et lui demanda : 
- Comment t'appelles-tu ? 
- Je m'appelle Sereine. 
- Sereine ? 
- Oui. 
- Tu dois partir ? 
Sereine avait du mal à quitter la petite fille. Un lien s'était tissé sans qu'elle ne puisse l'expliquer. 
S'apprêtant à partir, Sereine dit à la petite fille : 
- Si un jour tu vas mal, regarde la lune et parle-lui. 
- Au revoir Sereine. 
- Au revoir Laura. 
Sereine fut surprise en prononçant ce prénom, qu'elle ne connaissait pas auparavant. 
La petite fille étonnée à son tour, lui sourit, et partit rejoindre ses parents. 
Et Sereine la regarda s'éloigner, pensive. Elle ne savait pourquoi, mais elle voulait protéger cette petite fille. 
 
 
Chapitre 5 
Protection 
 
Sereine regardait la lune, plongée dans ses souvenirs. Elle pensait encore à cette petite fille. Laura. Elle se demandait comment elle avait pu deviner son prénom, et pourquoi elle voulait tellement protéger cette petite fille. Elle pensa qu'elle commençait peut-être à ressentir le vœu d'avoir un enfant. Elle finit par trouver cela possible. Elle grandissait, elle devenait femme, et le souhait d'être mère est une chose naturelle pour une femme. Elle finit par se convaincre. 
Dans la brume qui entourait la lune elle vit se dessiner la silhouette de Bala. Elle sut qu'il arrivait et sourit. 
A peine arrivé derrière elle, elle s'adressa à lui : 
- Bala ! Je suis ravie ! Je voulais justement te voir ! 
La mère de Sereine qui passait devant la porte de la chambre de sa fille s'étonna : 
- Chérie, ça va ? Tu m'as appelée ? 
Sereine, confuse :  
- Euh... Non maman, je suis au téléphone avec Lena. 
- Ah excuse-moi ma chérie, passe-lui le bonjour de ma part. 
- D'accord maman, elle te salut. 
- Bonne nuit ma chérie 
- Douce nuit maman. 
Sereine s'adressa à Bala par télépathie : 
- Ouf, heureusement qu'elle n'est pas entrée. 
Bala, paradant un peu sûr de lui : 
- Ne t'en fais pas, elle n'aurait pas eu le temps de me voir... 
Sereine, perplexe : 
- Comment ça ? 
Bala, stoppant sa marche, la tête haute : 
- Eh bien, as-tu oublié ? Je peux disparaitre à ma guise. 
Sereine, amusée par le comportement de Bala : 
- Oui c'est vrai, mais pas la peine de frimer hein mon Bala ! 
Sereine se mit à rire tandis que Bala la regardait, interloqué puis amusé à son tour. Il sauta sur le lit de Sereine et fit une moue presque menaçante. Sereine ria plus fort. Bala continuait à faire le fou pour distraire Sereine et bondit à nouveau sur le lit, qui céda sous son poids. 
La mère de Sereine inquiétée par le bruit fit son apparition dans la chambre de Sereine sans frapper à la porte. Sereine devint aussi pâle que la lune, à l'inverse de sa mère, rouge d'angoisse. 
- Sereine, mais que s'est-il passé ?! 
Sereine n'osait pas se retourner pour voir si Bala avait disparu, mais comprit vite qu'il n'était plus dans la chambre voyant sa mère s'inquiéter de l'état du lit. 
- Euh désolée maman... Tu crois que j'ai grossi ? Je me suis affalée sur le lit et il n'a pas résisté sous mon poids.  
Sereine faisant mine de s'inquiéter de son poids s'inventait des bourrelets et tournait devant le miroir, une moue boudeuse aux lèvres. 
Sa mère, se voulant rassurante : 
- Ma chérie, arrête un peu de te tourmenter. 
Sereine, insistant sur le récit d'une farfelue explication digne d'une série B stéréotypant les préoccupations des jeunes femmes : 
- Le lit a parlé pour moi, je dois faire un régime. 
- Mais non, il est simplement vieux, il fallait bien que ça arrive. 
- Tu crois ? 
- Mais oui ma chérie, reste comme tu es. 
La mère de Sereine fit une bise à sa fille et partit dormir. 
Bala réapparut : 
- Une vraie comédienne ! 
- Il fallait bien que j'invente quelque chose ! 
Bala, paradant devant le miroir : 
- Et moi ? J'ai du poids à perdre ? 
Sereine éclata de rire. Puis prise d'un hoquet persistant, elle essaya de retenir sa respiration. Bala, un air interrogatif aux babines s'approcha de son amie. Il approcha son museau tellement près du nez de Sereine que ses longues moustaches la chatouillèrent. 
- Bala hic... arrête, si tu hic... si tu me chatouilles je ne vais pas hic... je ne vais pas réussir à me débarrasser de ce fichu hoquet ! Hic ! 
- Oups, désolé. Au fait, tu ne voulais pas me parler de quelque chose ? 
- Si justement hic... 
- Tu veux que je te fasse peur ? 
- Pourquoi faire ? 
- Pour t'enlever le hoquet ? 
- Bah si tu me préviens, ça n'aura plus cet effet ! 
- Ah oui... 
- Et évite de faire du bruit, maman va vraiment se demander si je ne deviens pas folle. Enfin... Je... 
Sereine cessa de parler, pensive, un air mélancolique au coin des yeux. 
Bala, attentif et attentionné : 
- Non Sereine, tu n'es pas folle. Si tu es folle, moi je suis une marmotte. 
Sereine retrouve le sourire : 
- Bala, je vois que tu n'as pas oublié ton sens de l'humour ! Tu m'as manquée toutes ces années. 
- Tu m'as manqué aussi. Je suis heureux que ta... 
Bala arrêta de parler, confus. 
- Euh, tu devais me parler de quelque chose... 
- Oui, mais tu disais ? 
- Je disais que j'étais heureux. 
- Et c'est tout ? 
- Euh oui, je ne me souviens plus de ce que je voulais ajouter. Mais sache que je suis heureux de t'avoir retrouvée. 
- D'accord. Euh... Je voulais te parler d'une petite fille. Elle s'appelle Laura. Je l'ai rencontrée hier. Je l'ai aidée à retrouver ses parents. 
- Ah oui ? 
Bala faisait mine qu'il n'était pas au courant alors qu'il était présent. Il veilla sur Sereine lors de sa première mission au cas où elle aurait eu besoin d'aide. 
- Ses parents vont bien ? 
- Oui, ils ont eu surtout très peur, mais ils vont bien. J'ai appelé l'hôpital pour m'assurer de leur bonne santé. 
- Et Laura ? 
- Elle va bien. Laura est une petite fille vraiment spéciale. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais j'ai envie de la protéger. 
- Ce n'est pas étonnant... 
Bala stoppa à nouveau sa phrase. 
- Pas étonnant tu disais ? 
Bala, essayant de trouver une suite à sa phrase : 
- Oui pas étonnant, tu étais déjà protectrice avec moi. 
- Tu l'étais aussi avec moi, même bébé tu rugissais quand quelqu'un criait après moi. Cela m'a toujours amusée. 
- Je vois que j'étais convainquant. 
- C'était trop mignon. 
- Arf, moi qui pensais avoir l'air féroce ! 
- Dans tous les cas, tu étais déjà courageux. 
Bala, flatté, redressa la tête. Sereine continua la flatterie : 
- C'est d'ailleurs parce que tu es tellement courageux que je vais te confier une mission que tu vas mener avec toute l'attention qui est la tienne. 
- Oui, tu me connais. Mais que dois-je faire ? 
- Je veux que tu veilles sur Laura, comme tu le fais pour moi. 
Bala, faisant mine d'être surpris : 
- Euh... Tu y tiens à ce point ? 
- Oui. Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose de mal. Je veux que tu interviennes si un jour elle se trouve en danger. 
- Mais elle sera informée de mon existence. 
- Elle saura garder le secret. Tu peux lui faire confiance.  
Bala, non surpris et certain de la véracité des propos de Sereine : 
- Je veillerai sur elle.  
- C'est vrai ? Tu veux bien ? 
- Oui. Si tu veux que je la protège, je le ferais. 
- Oh merci Bala. 
Sereine prend Bala dans ses bras et lui grattouille le crâne.  
- Bala, tu sens la menthe... 
- Euh oui, je me suis roulé dans la menthe après ma baignade. 
- Toujours aussi coquet mon Bala. 
- C'est cela d'être un tigre qui a la classe. 
Bala paradait de nouveau devant le rire amusé de son amie. Plus Sereine riait et plus il exagérait le pas. Sereine n'avait pas autant rit depuis des années. Elle regardait Bala de la douceur dans les yeux, comme une mère regardant son petit. Depuis qu'il était né, elle avait prit soin de lui. Et aujourd'hui, c'était lui qui prenait soin de son rire. 
 
 
Chapitre 6 
Mères et filles 
 
Laura était allongée sur son lit, un crayon à la main, elle semblait dessiner... Elle retourna la feuille puis se mit à écrire. Sans hésiter un seul instant, elle notait un texte, comme si elle le connaissait par cœur ou comme si son esprit lui soufflait chaque mot bien distinctement. 
Emportée comme dans une écriture automatique, elle ne regardait plus ce qui l'entourait. La mère de Laura était entrée dans sa chambre sans qu'elle ne la remarque. La mère, perplexe, assistait à la scène, se demandant ce que sa fille pouvait bien écrire avec autant d'emportement. Laura qui n'avait que 6 ans écrivait pourtant avec assurance. Elle interrompit son écriture, leva les yeux et vit sa mère. Elle sourit : 
- Regarde maman, j'ai écrit une chanson. 
- Une chanson ? 
- Oui, tu veux la lire ? 
- Euh... Oui bien sûr. 
Sur le papier qui ne comportait aucune rature, on pouvait lire : 
 
Sereine 
 
On te prénomma Sereine 
Et pourtant tu ne l'es pas 
Mais quand j'y pense je me rappelle 
Que tu le fus autrefois 
 
Ce prénom n'était pas choisi d'avance 
Mais il fut vite une évidence 
A peine arrivée parmi nous 
Tu nous fis un sourire doux 
 
Apaisantes étaient tes nuits 
Rayonnante était ta vie 
Sans soucis et sans ennuis 
Ton premier mot fut ami 
 
Aujourd'hui tu as changé 
Tu te caches, tu ne veux plus 
Etre la fille qu'on a connue 
Trop de souffrances, tu n'en peux plus 
 
Sereine était ton prénom 
Ta nature et ton don 
Il est devenu un fardeau 
Tu veux le quitter pour de bon 
 
Autrefois on t'appelait Sereine 
Aujourd'hui on te surnomme Sœur Haine 
Avec un H bien tranchant 
La haine comme simple calmant 
 
La vie fut rapidement ton ennemi 
Tu fis la connaissance de la jalousie 
Les autres ne supportaient pas ton sourire 
Comme s'il était une maladie 
 
Tu aurais préféré être ignorée 
Mais ils ont choisi de te malmener 
Entre coups et violence mentale 
Tu as fini par croire que tu étais le mal 
 
Aujourd'hui lorsqu'on t'approche 
Tu cris toute ta haine 
Tu ne veux plus être Sereine 
Tu as choisi de faire la peine 
 
Sereine était ton prénom 
Ta nature et ton don 
Il est devenu un fardeau 
Tu veux le quitter pour de bon 
 
Et quand le naturel revient 
Tu le chasses à coup d'insultes 
Envers toi la douce Sereine 
Pour ne pas que tu reviennes 
 
Ceux qui te connaissent vraiment 
Vivent maintenant un grand tourment 
Ils attendent que tu reviennes 
Les bercer par tes "je t'aime" 
 
Quand le soir tu es seule 
Que la lune te console 
Tu laisses alors échapper 
Des larmes de sincérité 
 
Aussi angélique soit-elle 
Une personne peut devenir Haine 
Il suffit pour cela 
Que l'on lui coupe les ailes 
 
Sereine était ton prénom 
Ta nature et ton don 
Il est devenu un fardeau 
Tu veux le quitter pour de bon
 
 
 
La mère de Laura eu du mal à parler, tellement elle était surprise de la qualité d'écriture. Sa fille était-elle un génie ? A 6 ans elle était capable d'écrire comme une adulte. La mère de Laura fut à la fois émerveillée et inquiète. Comment gérer tout cela ? Devait-elle la placer dans une école spécialisée ? Ou devait-elle la laisser vivre sa passion des mots sans s'alarmer ? Elle voyait grandir sa fille, et cela lui faisait peur. Comme si sa fille grandissait trop vite. Comme si son évolution mentale et intellectuelle n'était pas naturelle. Laura avait des propos d'adulte à 6 ans. Et cela avait interpellé son professeur. Non seulement Laura avait appris à lire et à écrire en un été, mais en plus, comme une adulte, elle expliquait à ses camarades qu'il ne fallait pas faire de bêtises. A tel point qu'elle se mit à dos la plupart des élèves qui la considéraient à présent comme une grande et comme la chouchoute de la maitresse. Il y avait un fossé qui séparait à présent Laura des enfants de son âge. 
Depuis l'accident que ses parents avaient eu, Laura raisonnait avec responsabilité et maturité. Comme si elle voulait protéger ses parents, comme si elle voulait veiller sur eux. Elle devint très protectrice. Et elle avait un mot en tête, ou plutôt un prénom, Sereine. 
Quand elle le pouvait, elle plaçait ce mot dans ses phrases. "Passez une sereine journée", "Quelle sereine atmosphère, vous ne trouvez pas ?",... 
Et aujourd'hui, encore une fois, Sereine apparaissait, cette fois en chanson. Mais il y avait quelque chose de dramatique dans cette chanson. L'histoire était loin d'être sereine. Pourquoi Laura avait-elle imaginé cette histoire justement ? Un récit si proche de la réalité, comme si Laura avait voulu raconter la vie d'une personne qui lui tient à cœur. 
La mère reprit ses esprits : 
- Sereine ? N'est-ce pas la personne qui a veillé sur toi cet été alors que l'on a eu cet accident ? 
- Oui maman, je suis contente que tu te souviennes d'elle. 
- On n’a jamais eu la possibilité de la rencontrer. Quel dommage, j'aurais aimé la rencontrer pour la remercier. 
- Elle sait que tu es reconnaissante maman. 
- Tu crois ? 
- Oui, j'en suis certaine. Et je pense qu'un jour on la reverra. 
- Ah oui ?  
- Oui maman. Elle reviendra. 
- Si tu le dis, je veux bien te croire. Je pourrais enfin la connaitre. 
La mère de Laura voulait rencontrer cette femme qui était devenue une amie pour sa fille alors qu'elles ne s'étaient vues qu'une seule fois. Depuis, Laura était obnubilée par Sereine, attendant son retour. Depuis, Laura ne se sentait plus seule. Avant l'accident Laura se plaignait d'être fille unique et depuis, elle aimait sa solitude. Elle s'occupait seule, sans s'ennuyer. La mère de Laura en était ravie. Elle qui ne pouvait pas avoir d'enfants. Laura avait été adoptée. Laura l'avait appris récemment, comme une illumination. Cependant, elle ne fut ni étonnée ni triste. Comme si elle pressentait les choses à l'avance et qu'elle avait pu se faire à l'idée qu'elle n'était pas la fille naturelle de la mère qui l'avait élevée et aimée comme sa propre fille. Elle en était même reconnaissante. A cet âge, une telle attitude avait le don de surprendre l'entourage de la famille. Et tout le monde félicitait le comportement de Laura. 
La mère de Laura se posait des tonnes de questions. 
Parmi ces questions... 
Sereine était-elle la vraie mère de Laura ? Etait-ce pour cela qu'un lien s'était tissé entre elles ? 
La mère de Laura, contrairement à la plupart des mères adoptives, voulait retrouver Sereine pour connaitre la vérité. Et faire la connaissance de cette femme qui apportait de la joie à sa fille. Baignée d'une pure générosité, la mère de Laura voulait que Sereine fasse partie de la famille. 
Elle décida de faire son enquête pour retrouver Sereine et faire la surprise à sa fille. 
Machinalement la mère de Laura tourna la feuille qu'elle tenait toujours. Et fit la connaissance du visage de Sereine. Elle n'avait pas besoin de le demander à Laura, elle savait que ce visage dessiné était celui de Sereine. Sa démarche pour la retrouver était encouragée par ce portrait. 
- Maman, pourquoi tu regardes Sereine comme ça ? 
- Comment ça ? 
- Bah, pourquoi tu as les larmes aux yeux maman, tu es triste ? 
- Non ma chérie, au contraire, je suis heureuse. 
Laura posa sa tête sur l'épaule de sa mère, regarda le portrait qu'elle avait fait de Sereine et dit : 
- Elle a le don de rendre heureux les gens, elle est magique. 
La mère à la fois déboussolée et émerveillée : 
- Je peux garder ce portrait ? 
- Oui maman, j'en ai plein d'autres. 
- C'est vrai ?! 
- Bah oui, tu en veux un autre ? 
- Non, ça ira avec celui-ci. Merci. 
- Mais de rien maman. Tu veux que je te dessine ? 
- Si tu veux. 
- D'accord ! 
Laura, enthousiaste prit un crayon et commença à dessiner sa mère. 
Une lueur de bonheur envahissait le visage de sa mère. Plus Laura souriait et plus sa mère rayonnait. 
 
A à peine 10 kilomètres de là se trouvait la maison de la famille de Sereine. La mère de Sereine était dans le jardin. Concentrée sur un texte qu'elle avait écrit la veille. Consciente du mal-être de sa fille, elle utilisait l'écrit comme exutoire. Incapable d'affronter les craintes et la colère de Sereine, elle préférait poser ses mots sur le papier. Espérant qu'elle aurait la force de lui montrer ce qu'elle avait écrit. Ce n'était pas la première fois qu'elle écrivait un texte pour parler de sa fille. Mais à chaque fois, elle le jetait après l'avoir relu. Essayant de se persuader que cela n'arrangerait rien à la douleur de sa fille. Mais ce jour, elle ne pensait plus de la même façon. Elle souhaitait aider sa fille et osa croire qu'elle était capable de l'aider. Elle, qui trop longtemps avait douté qu'elle puisse être une bonne mère. 
Elle n'arrêtait pas de lire ce texte. Cela faisait au moins 1 heure qu'elle lisait ce texte sans s'arrêter. Cette fois, décidée, elle se leva rapidement en laissant derrière elle ses écrits afin que Sereine tombe dessus quand elle viendrait se ressourcer, seule, dans le jardin. Elle avait pris l'habitude de le faire depuis la révélation de son adoption et les moqueries de ses amies, qui n'étaient plus ses amies depuis. Sereine s'installait sur le banc du jardin, contemplait la lune, allumait une bougie, s'amusait avec la cire comme si cela la calmait, puis se baladait dans le jardin en frôlant les arbres, arrachant quelques feuilles à son passage comme si cela symbolisait une extraction de son propre mal-être. La nature la ressourçait. Elle finissait sa balade en lançant les feuilles des arbres en l'air, comme pour célébrer la nature ou simplement par souhait de purifier son être de toutes ses pensées haineuses qui avaient pris place. Elle si gentille auparavant. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à la noirceur de son être, car plus elle avait des pensées haineuses, et plus elle se sentait méchante. Elle pensait qu'elle devenait le mal. Elle se mettait en tête qu'elle n'était pas une femme gentille, qu'elle ne pouvait faire que le mal. Malgré les bonnes actions qu'elle faisait, sa paranoïa lui témoignait sa haine envers elle-même. 
Se parlant intérieurement comme pour appeler sa raison et faire taire la folie, il lui arrivait de répéter des mouvements pour accompagner sa requête. Ce rituel devint vite un TOC. Cela avait pour but de la calmer, et cela finit par l'emprisonner dans une ronde des TOC. 
Consciente de son problème, elle tournait cela en dérision par la chanson. Cependant, il y avait toujours dans ses chansons, une note d'espoir.  
 
Tic tac toc 
T'as le chic pour les chocs 
Tic tac toc 
T'as le tic pour les tocs 
Tic tac toc 
Et l'horloge qui fait tac 
Tic tac toc 
Et t'empêche de faire tilt 
Tic tac toc 
En perdant tout ton tact 
Tic tac toc 
Tout cela avec trac 
 
1,2,3 
C'est parti on y va 
4,5,6 
Ah non, pas fini la liste 
7,8,9 
Tu comptes pour ton malheur 
10,11,12 
Te voilà en plein doute 
13,14,15 
Où t'en étais déjà ? 
Tic tac toc 
Pas grave, tu reprends ça 
 
1,2,3 
1,2,3 
1,2,3 
1,2,3 
 
1,2,3  
Le compte est là et tu t'en vas 
 
Tic tac toc 
Mais bien qu'absent de chez toi 
Tic tac toc 
Tu repenses à ces chiffres là 
Tic tac toc 
Tu refais le constat 
Tic tac toc 
Et puis quelques extras 
1,2,3 
Juste un peu pour te rassurer 
Tic tac toc 
Tu t'absentes 
Tic tac toc 
Un rendez-vous avec les tocs 
Tic tac toc 
Oubliant le tac de ta vie 
Tic tac toc 
Tu la gâches pour des tics 
Tic tac toc 
Qui ne te font même pas de répit  
Tic tac toc 
Tes angoisses sont intactes 
 
Quelle drôle de prison 
Que cette ronde des comptes 
Quelle drôle d'obsession 
Que cette guerre des comptes 
 
Tic tac toc 
Place maintenant à la révolte 
Tic tac toc 
Tu t'insurges et tu dis stop 
Tic tac toc 
Tu pensais pourtant combattre le mal 
Tic tac toc 
Compter était pour toi une quête au calme 
Tic tac toc 
Ce soit disant remède t'as fait perdre le contrôle 
Tic tac toc 
Ça suffit, tu reprends le contrôle 
Tic tac toc 
Combattant tous ces tocs 
Tic tac toc 
Tu te sens mal mais tu t'en moques 
Tic tac toc 
Cette fois c'est un mal pour un bien 
Tic tac toc 
Ce qui compte c'est ton bien 
Tic tac toc 
Tu fais tilt avec trac 
Tic tac toc 
Tu traques le tac et fuis les tocs 
Tic tac toc 
Tu rechutes parfois dans ces comptes 
Tic tac toc 
 
Mais tu sais à présent  
Que rien ne sert de compter 
Pour être rassuré 
Ta vie ne s'en portera pas plus mal 
Et c'est en comptant que tu t'es fait mal 
Oubliant ce qui était important 
Angoissé par la vie et le temps 
Pensant que comme un rituel 
La vie serait plus belle 
Tu as perdu le contrôle que tu pensais trouver 
Et tu t'étais enfermé  
Dans un tourbillon de doutes 
Maintenant tu as compris 
Que tu n'avais pas à rendre de comptes 
Et qu'à présent tu devais compter 
Sur la vie et sur toi 
Pour trouver la joie de vivre et la confiance en toi
 
 
 
Sereine n'était toujours pas rentrée. Sa mère hésitait à revenir sur ses pas pour récupérer le texte qu'elle avait écrit, mais resta sur sa position, luttant contre sa peur de tout faire de travers. Sereine l'avait souvent trouvée maladroite voire blessante, alors elle ne savait plus si son texte était une bonne idée. Torturée par la peur de mal faire, elle était plongée dans ses pensées, les yeux dans le vague, tandis que son mari fit son apparition dans la cuisine. 
- Bonsoir Gloria ! 
Gloria sursautant : 
- Oh ! Tu m'as fait peur ! Tu es déjà rentré ? 
- Bah oui mon amour ! Tu as vu l'heure ? 
- Oh déjà 19h ! Mais que fait Sereine ? 
- Elle ne va pas tarder, elle est sûrement en course avec sa nouvelle amie... 
- Lena ? 
- Oui, enfin je ne sais pas. Mais ne t'en fais pas. Tu es trop à cran en ce moment. Viens dans mes bras. 
Gloria plongea sa tête dans le cou de son mari et calma sa respiration. Apaisée elle bondit : 
- Oh, et si on préparait le dîner ! Elle voudra manger quoi ? 
- Et si on allait au resto ?  
- Euh... 
Gloria pensait au texte qu'elle avait laissé. 
- D'accord mais on ne revient pas trop tard. 
Sereine entra à ce moment : 
- Bonsoir ! 
Gloria, rassurée : 
- Ah ma chérie, ça te dit un resto, ton père a envie de manger dehors. 
- Eh bonne idée ! 
- Ah oui ? 
- Bien sûr ! Allez, on y va j'ai faim ! 
Sereine quitta la cuisine. 
Les parents se regardaient, surpris. Ils se sourirent et suivirent Sereine vers la sortie. 
Au retour du restaurant, Sereine se balada dans le jardin. Sa mère monta dans sa chambre et n'osa pas regarder par la fenêtre pour observer sa réaction. Elle préféra se plonger dans son lit, nichée dans les bras de son mari. Elle savait que cette nuit, elle ne pourrait pas dormir. Non pas parce que son mari ronflait déjà, mais parce qu'elle ne savait pas si Sereine apprécierait son texte. 
Sereine s'approcha du banc et vit une feuille qui se trouvait sous le stylo de sa mère. Elle pensait que sa mère avait dû oublier une lettre et s'apprêta à la ramasser pour la ranger. Mais en s'approchant, elle vit écrit tout en faut de la feuille : "Sereine". Elle s'étonna que sa mère lui ait écrit une lettre. Cela l'a surpris autant que cela l'émut. 
Elle s'aperçut vite que la lettre était une chanson qui parlait d'elle. De sa naissance. De sa gentillesse. De sa vie d'aujourd'hui. Sereine se mit à pleurer et comprit que sa mère qui paraissait si distante vis à vis de ses souffrances n'était finalement pas insensible à ce qui lui arrivait.  
Elle relut la chanson, et ce soir, elle ne fit pas sa ronde des TOC. 
Elle décida d'aller dormir, se dirigea vers la maison, la feuille et le stylo à la main. Elle s'installa dans la cuisine et écrivit quelques mots sur la feuille en réponse à la chanson. Puis elle plia le papier et le plaça dans le sac de sa mère. 
Le lendemain, alors que sa mère cherchait de la monnaie pour aller acheter du pain, elle trouva un papier plié dans son sac, elle le déplia et reconnut son texte. A la lecture de la réponse de sa fille, elle se mit à pleurer. 
Son mari entra dans la cuisine tandis que Gloria replia la feuille. 
- Mon amour, qu'est-ce qu'il y a ? 
- Rien rien 
- Mais si, dis-moi ! 
- Ce n'est rien, je suis heureuse. 
- C'est la soirée d'hier. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas été aussi complices tous les 3. 
- Oui, c'était merveilleux. 
- Je dois partir travailler... 
- Oui vas-y, tu vas être en retard. 
- Bonne journée ! 
- Bonne journée à toi aussi. 
Gloria attendit que son mari sorte et déplia à nouveau la feuille pour relire la réponse, comme si elle voulait être sûre qu'elle n'avait pas rêvé. 
Puis elle décida de préparer un petit-déjeuner pour elle et sa fille. Sereine n'avait pas cours aujourd'hui. Elles pourront parler. 
La feuille resta dépliée sur la table. On pouvait y lire : 
 
"Merci maman ! 
Alors que je pensais être invisible, tu m'as montré que tu étais attentive à ce qu'il m'arrivait. 
Tu m'as redonné le sourire. 
On n’a pas le même sang mais tu seras toujours ma maman. 
Je t'aime tant". 
 
 
Chapitre 7 
Laura est en danger 
 
Laura souhaitait aller au zoo. Ses parents n’étaient pas très motivés pour sortir mais devant l'insistance de leur fille, ils décidèrent d'y aller. Arrivés sur place, Laura était bien décidée à trouver l'antre des tigres. 
- Maman maman, ils sont où les tigres ?! 
- Je ne sais pas ma chérie, on va regarder sur le plan. 
Laura sautilla, pressée. 
- Tu as trouvé ? 
- Attend ma chérie, je regarde. 
- D'accord. 
Le père de Laura partit chercher du popcorn et des cacahuètes. 
Laura vit un panneau qui menait aux tigres et décida de le suivre. Déterminée à trouver les tigres, elle courut en leur direction sans attendre sa mère. 
- Laura, j'ai trouvé ! C'est...  
La mère de Laura chercha sa fille des yeux 
- Laura ? Tu es où ? Laura ! 
Le père de Laura arriva en courant : 
- Nina, où est Laura ? 
- Je ne sais pas ! J'ai regardé la carte à peine une minute ! Laura ! 
- Ne paniquons pas... Elle ne doit pas être loin. Elle voulait voir quoi ? 
- Les tigres. 
- Regarde le panneau, on va le suivre. Je suis sûr qu'elle est là-bas. 
Les parents se dirigèrent vers l'antre des tigres. 
Laura regardait les tigres. L'un d'eux s'approcha d'elle. Il s'installa près de Laura et la regarda. 
- Bonjour madame tigre. 
- Bonjour mon enfant. 
- Mais... Tu parles ?! 
- Non, mais tu peux me comprendre. 
- Wah ! C'est génial ! 
Un couple s'arrêta près de la petite fille et l'observa en souriant. 
- Regarde chéri. 
- Quelle jolie petite fille. 
- Elle est toute seule tu crois ? 
- Oui, apparemment. 
- Il faut faire vite. 
La femme s'adressant à Laura : 
- Il est gentil ce tigre à qui tu parles ? 
- C'est une tigresse madame. 
- Ah... Et comment tu le sais ? 
- Bah... Elle a un visage de tigresse madame. 
La femme s'adressant à son mari : 
- Oh mais qu’elle est amusante ! 
- Oui, elle a l'air bien éveillée pour son âge. 
La tigresse pressentant le danger s'adressa à la petite fille : 
- Tiens-toi prête Laura. 
La tigresse commença à creuser. 
Le couple observait la tigresse.  
Le mari interloqué : 
- Mais que fait-il ? 
Il attrapa Laura par le bras : 
- Ne reste pas là petite, viens avec nous. 
Laura, effrayée : 
- Non ! Lâchez-moi ! 
La femme s'agenouillant pour parler à Laura : 
- N'aie pas peur ma chérie... 
- Je ne suis pas votre chérie ! J'attends ma maman ! 
Le mari regarda autour d'eux... Il vit un couple en train de courir vers eux. 
- Dépêche-toi chérie ! 
La femme voulu prendre Laura dans ses bras mais Laura la repoussa puis commença à s'introduire dans le trou creusé par la tigresse.  
La femme essaya de retenir Laura par les jambes mais elle la lâcha brusquement lorsqu'elle entendit rugir. Ce n'était pas la tigresse en face d'elle qui rugissait. Il s'agissait de Bala qui se trouvait juste derrière elle. 
Elle prit peur. Essaya de faire réagir son mari paralysé par la peur. Le tira par le bras et doucement, ils s'éloignèrent puis finirent par courir. Suivis de près par la foule, paniquée, hurlant : "Un tigre en liberté !". 
Les parents de Laura restaient à l'écart, ne sachant comment réagir face à un tigre. 
Bala s'approcha d'eux. Les gardiens du zoo arrivèrent et conseillèrent aux parents de Laura de ne pas bouger, de ne faire aucuns mouvements brusques. Bala s'approchait de plus en plus et, arrivé près de la mère de Laura il frôla sa main de son museau, comme pour la rassurer. 
Puis il courut faisant mine de s'enfuir. Il disparut. Et réapparut dans l'antre des tigres. Se mêlant aux autres tigres.  
Laura l'aperçut et voulu courir en sa direction comme si elle le connaissait. Sa mère cria : 
- Ma chérie, non ! 
Les autres tigres s'approchèrent de Laura, qu'ils considéraient comme un jouet mangeable. 
La tigresse rattrapa Laura et l'agrippa par le pull. 
Les parents de Laura paniquaient. Ils croyaient que la tigresse s'apprêtait à la dévorer. 
La tigresse s'adressa à Laura : 
- Fais attention, ici les tigres ne sont pas tous tes amis. 
- Oui mais je voulais rejoindre Bala. 
- Tu le connais ? 
- Je crois. Je le vois toujours avec Sereine. 
- Sereine n'est pas loin. 
- Oh c'est vrai ? Elle est où ? 
- Elle arrive. Elle vient te chercher. 
La tigresse demanda à Laura de s'asseoir près d'elle et de ne plus bouger. De ses pattes elle encercla Laura pour montrer aux autres tigres que la petite fille était sa proie. Les tigres commencèrent à s'éloigner puis repartirent à leurs occupations. Le jeu et la sieste. 
Sereine arriva sur place, surprise par la scène. 
- Mais que fait Laura avec cette tigresse ? 
La mère de Laura reconnut Sereine... 
- Sereine ? 
Sereine, étonnée... 
- Euh oui, on se connait ? 
- Je suis la maman de Laura. 
- Bonjour madame. Mais... 
- J'ai vu votre portrait. Laura vous a dessinée. 
- Que fait-elle dans l'antre des tigres ? 
- Elle s'est réfugiée... Je ne comprends pas. Elle s'est introduite dans l'enclos volontairement. 
- Ah oui ? 
- Oui. Je crois qu'un couple lui a fait peur. On n’est pas arrivés à temps... 
- Ne vous inquiétez pas. Si la tigresse l'encercle ainsi c'est pour la protéger. 
- Vous croyez ? 
- Oui, sinon, elle s'amuserait avec elle comme avec un bout de viande. Or, la tigresse réagit avec elle comme elle le ferait avec ses petits. Je vais m'approcher. 
Sereine aperçut Bala et l'appela par télépathie. Bala approcha. 
- Bala, qu'est ce qui se passe ? 
- La tigresse que tu vois a sauvé Laura. 
- Ah oui ? Et tu la connais ? 
- Non. Je ne l'ai jamais vue. 
- Va lui parler. Demande-lui de laisser Laura partir. 
Bala s'approcha de la tigresse et s'adressa à elle : 
- Bonjour chère demoiselle. 
La tigresse, surprise : 
- Euh... Bonjour Bala. 
- Vous me connaissez ? 
- Non, enfin si... Euh non. 
Bala, perplexe : 
- C'est-à-dire ? 
- Laura vous connait. 
- Ah oui ? 
Bala s'adressant à Laura : 
- Tu me connais ? 
Bala se dit en lui même qu'il n'était jamais intervenu pour la sauver... 
Laura s'adressant à lui : 
- Mais je te vois souvent avec Sereine. 
- Tu nous vois ? Mais comment ? 
- Dans ma tête. Et je vous dessine. 
Bala se rendit compte que Laura était en train de développer l'un de ses pouvoirs. Il n'avait pas l'air tant surpris. Mais exprima un : 
- Déjà ?! 
Puis il changea de sujet. Il s'adressa à la tigresse : 
- Chère... Euh... Quel est votre nom ? 
- Olga. 
- Chère Olga, à présent, pouvons-nous ramener Laura auprès de ses parents ? 
- Oui bien sûr.  
La tigresse s'adressant à Laura : 
- Tu feras bien attention. Quand tu vois quelqu'un que tu ne connais pas s'adresser à toi, tu cours vers tes parents. D'ailleurs, la prochaine fois, tu attendras tes parents. Tu es encore une petite fille, ne l'oublie pas. 
Bala écoutait Olga, admiratif. 
Laura se dirigea vers le trou par lequel elle était passée et sauta dans les bras de Sereine : 
- Sereine, tu es là !  
- Oui Laura. J'ai senti que tu avais besoin de moi. 
- Oh, ça fait tellement longtemps que je voulais te voir ! Mais pourquoi tu as attendu si longtemps. 
- Parce que tu n'avais pas besoin de moi. 
- Oui mais moi je voulais te voir. Tu reviendras, dis ! 
- Si ta maman est d'accord. 
Sereine regarda la mère de Laura qui lui fit un oui de la tête accompagné d'un sourire. 
Nina s'approcha de sa fille et de Sereine. Laura s'agrippa au cou de sa mère : 
- Maman ! Je suis désolée !  
Laura se mettant à pleurer : 
- Tu as dû t'inquiéter, j'ai été méchante maman, j'ai été égoïste ! 
Nina, interloquée par la lucidité de sa petite fille : 
- Euh... Ma chérie, oui je me suis inquiétée et ton père aussi. Ne refais plus jamais cela. 
- Papa ! 
Le père de Laura s'approcha rapidement de Laura et la prit dans ses bras. 
- Ma chérie, j'ai eu la peur de ma vie ! Ne refais plus jamais ça. 
- Oh papa ! Je suis désolée ! 
- Ne pleure plus, c'est fini. 
- Les gens ils voulaient m'emmener avec eux, je ne pouvais pas les suivre hein. J'ai bien fait finalement. 
Le père comprenant l'attitude de sa fille : 
- Ah oui, dans ces conditions oui ma chérie, tu as très bien fait. 
Il regarda sa femme, étonné : 
- Tu as entendu ? 
- Oui, elle a voulu échapper à un enlèvement. 
- On a eu de la chance. 
Sereine intervenant dans la discussion : 
- Elle a surtout de bons parents qui lui ont appris à agir face au danger. 
La mère, déboussolée : 
- Oui, merci, mais de là à aller dans la gueule des tigres... 
- Heureusement, la tigresse que vous voyez a veillé sur elle comme une mère. Tandis que le tigre que vous voyez près d'elle a veillé à ce que le couple n'embarque pas votre fille. 
La mère, reconnaissante, s'approcha d'Olga et de Bala et murmura un "merci". 
Puis elle s'adressa à Sereine : 
- Mais vous avez l'air de connaitre ces animaux. 
Sereine, embarrassée : 
- Euh non, mais c'est ce qui est arrivé il me semble. 
La mère, perplexe : 
- Je vais finir par croire que vous êtes l'ange gardien de ma fille. 
Sereine ne répondait pas mais souriait. La mère sourit à son tour. Elle ne savait pas qui était Sereine pour sa fille. Tout ce qu'elle comprenait, c'est que Sereine ferait partie de leur vie. Elle le souhaita de tout son cœur. Près de Sereine, elle se sentait en sécurité. Elle avait la sensation que Sereine protégerait à vie, sa fille. 
Laura revint dans les bras de Sereine et s'adressa à sa mère : 
- Maman, dis, on invite Sereine à la maison. 
- Bien sûr ma chérie. 
Nina envers Sereine : 
- Vous voulez bien ? 
Sereine, un sourire aux lèvres : 
- Oui ! J'en serais ravie. Mais tutoyez-moi. 
- Oui, vous euh tu peux me tutoyer aussi. Après tout ce que l'on a vécu. Cela nous a rapprochées. 
Sereine répondit une fois de plus avec le sourire, tandis que Laura attrapa le cou de sa mère pour la rapprocher d'elle et de Sereine. 
Le père de Laura les prit en photo. Ce fut la seule photo prise lors de cette journée. Et Laura la plaça dans l'album de famille quelques jours plus tard, après avoir pris soin de la dessiner. Elle plaça ce dessin près des autres portraits. On pu constater qu'elle avait également dessiné Olga et Bala. Les deux tigres s'étaient promis de se revoir. Et cela n'a pas échappé à Laura qui avait dessiné leur deuxième rencontre. 
 
 
Chapitre 8 
Métamorphose 
 
Sereine était dans sa chambre quand soudain elle eut très mal au grain de beauté qu'elle a sur le front. La douleur était plus intense que d'habitude. Tellement intense que Sereine s'écroula au sol et perdit connaissance. A son réveil, elle se sentait bizarre. Le regard brouillé, elle voyait trouble. La douleur avait disparue. Elle se sentait bien. Elle voulut se relever, mais impossible. Elle ne parvint pas à trouver ses jambes. Elle avait l'impression de rêver. Comme dans ces rêves où elle courait sans pouvoir se déplacer. Sa vue revint peu à peu, de plus en plus nette. Soudain, elle prit peur.  
- Oh c'est pas vrai ! Mais que m'arrive-t-il ! C'est un cauchemar ! Mais c'est quoi ces trucs ! Où sont mes jambes ! Bala ! 
Bala fit son apparition. 
- Oula ! Euh... Déjà ! 
- Comment ça déjà ?! Tu vas m'expliquer ce qui arrive ? 
- Euh... Où est ta mère ? 
- Ma mère, mais elle dort ! 
- Non pas elle... 
- Comment ça, pas elle ? 
- Oula, je t'en dis trop, ce n'est pas à moi de te le dire... 
- Bala, s'il te plait, explique-moi ! 
Bala se dirigea vers le miroir et le poussa pour le placer en face de Sereine. 
Sereine ferma les yeux... 
- J'ai peur ! 
Bala s'approcha de Sereine... 
- Regarde-toi. 
- Où est mon corps ! 
- Regarde-toi. 
Sereine ouvrit les yeux et fut émerveillée par l'image que lui renvoyait son miroir. Elle voyait devant elle, un être majestueux et lumineux. Elle voyait son reflet qui lui présentait non plus son apparence de femme mais sa figure magique. Elle fit la connaissance de son "moi" métamorphosé en licorne. Une licorne ailée. 
- Mais je rêve !  
- Non, tu ne rêves pas. C'est bien toi. 
- Mais... Pourquoi ? 
- C'est le don que tu as reçu à ta naissance. 
- Je ne suis pas normale alors ? 
- Tu es mieux que normale, tu es spéciale. Et cela, depuis toujours. Je l'ai toujours su. Mais tu devais l'apprendre par toi-même. 
- Comment je dois faire pour me lever ? 
- Tu as deux options. 
- Quoi ? 
- Sereine, tu as des ailes. Soit tu te lèves en volant, soit tu te lèves avec tes pattes. 
- Mes pattes ! Arf ! Je ne suis plus une femme ! 
Sereine se mit à pleurer... 
Bala confus, se demanda ce que pouvait bien faire la mère de Sereine. 
- Mais que fait-elle ? 
- Mais qui ça ?  
Je vais la chercher... 
- Bala ! Non, ne me laisse pas seule ! J'ai peur ! Je me fais peur ! 
- N'aie crainte ! C'est juste toi ! 
Sereine le savait bien, mais elle avait peur. Le moindre mouvement de ses pattes l'angoissait. Comme si ses pattes n'étaient pas les siennes. Elle bougeait la tête devant le miroir pour s'assurer que c'était bien elle. Elle clignait des yeux pour disparaitre et réapparaitre, pensant qu'elle serait de nouveau femme. Mais non, elle restait licorne. Une licorne bien embarrassée par son corps. Elle décida de se lever. 
Se parlant à elle-même : 
- Une licorne a un corps de cheval. Je dois donc faire comme un cheval qui voudrait se lever... Mais ils font comment ? Euh...  
Sereine s'appuya sur ses pattes avant, elle réussit à se soulever mais manquant de force, elle retomba.  
- Je fais bien trop de bruit ! Maman va finir par se réveiller si je continue. 
Bala revint. 
- Elle arrive. 
- Mais qui ça ? 
- Je vais vous laisser, elle t'expliquera. 
 
 
Chapitre 9 
Révélations 
 
Une femme brune apparut. 
Sereine la reconnut immédiatement. 
- Mais vous êtes le spectre qui m'a rendu visite la veille de mes 21 ans ! 
- Oui Sereine, c'est bien moi. 
- Que faites-vous ici ? Pourquoi Bala est parti vous chercher ? Mais qui êtes-vous ? 
- Sereine, calme-toi. Je suis là pour t'aider. Je ne suis pas ton ennemie.  
- Je le sais. Mais tout cela est tellement étrange. 
- Oui, je suis désolée de n'être intervenue que maintenant. Mais il fallait que tu le découvres seule. Si je t'avais prévenue, tu ne m'aurais pas cru.  
- Mais pourquoi suis-je une licorne maintenant ? Je ne suis plus une femme ? 
- Si, tu seras toujours une femme. 
- Ouf ! Vous me rassurez... Enfin... Un peu. 
- Je comprends ton désarroi. 
- Je vais redevenir femme alors ? 
- Oui, dans quelques minutes. Mais avant, il faut que tu te lèves. Il faut que tu réussisses à marcher et voler avec ton autre corps. 
- Mais comment ? J'ai essayé mais je fais trop de bruit. 
- Utilise tes ailes Sereine. 
- D'accord... 
Sereine lève ses ailes et prend peur. 
- Oula ! Mais elles sont grandes ! 
- Eh bien oui, c'est normal, tu n'allais pas avoir des petites ailes de moineau. 
Sereine, amusée, sourit. Elle secoua ses ailes et commença à quitter le sol... Puis stoppa son envol. 
- Oh non, j'ai le vertige ! 
- Sereine, c'est ton corps, ce sont tes ailes, c'est toi qui maîtrise ton vol. 
- D'accord ! 
Sereine déploya à nouveau ses ailes, un peu plus rassurée et quitta le sol. Elle redressa ses pattes et parvint à se tenir debout. 
- J'ai réussi ! 
- Oui ma chérie ! 
La femme mystérieuse, confuse, sourit. 
Sereine se regardait dans la glace et observait sa corne.  
- Je comprends mieux pourquoi j'avais si mal au front à l'endroit de mon grain de beauté. 
- Sereine, il faut que je t'explique tout maintenant. 
- Tout ? Eh bien allons-y tant qu'on y est ! 
- Je ne suis pas un spectre. 
- Euh... D'accord. Mais alors tu es... ? 
- Je suis... Je sais que c'est difficile à croire... 
- Après ce que je viens de vivre, je pourrais croire n'importe quoi ! 
- Euh oui...  
- Lance-toi ! Sans ménagement ! Je veux tout savoir ! 
La mystérieuse femme commença alors son récit tandis que Sereine l'écoutait dans le silence. Elle était tellement absorbée par les révélations qu'elle écoutait sans réagir. 
Sereine découvrit que la femme n'était pas un spectre. Elle découvrit que cette femme était la figure humaine de la lune. Cette femme était la lune.  
Elle expliqua qu'elle prenait forme humaine quand elle rejoignait la terre. D'ailleurs les observateurs de la lune ne pouvaient plus apercevoir son visage lorsque la lune descendait sur Terre. 
Certains pensaient que le visage que l'on pouvait voir sur la lune n'était que pure imagination ou effet de brume, mais non, il s'agissait bien du visage de la lune. Elle veillait sur la Terre et au besoin, elle prenait sa forme humaine pour intervenir en cas de danger, ou elle parlait par télépathie avec ses amis pour qu'ils interviennent. 
Lune révéla ensuite un secret qui finalement ne choqua pas Sereine. Elle lui raconta qu'elle était sa mère, sa mère naturelle. Et que Sereine était née lors de l'éclipse du 30 juin 1973. Le soleil était donc son vrai père. Il veillait également sur elle et sa sœur. Oui, Sereine avait une sœur. Lune expliqua a sa fille aînée que lors de l'éclipse du 18 mars 1988 est née sa petite sœur. Sereine comprit tout de suite que Laura était sa sœur. Tout devint limpide dans sa tête. Toute la colère, toutes les rancœurs, toute la haine s'envolèrent pour disparaitre. Sereine était de nouveau Sereine. Sereine était prête pour accomplir sa mission. Veiller sur les âmes égarées et les ramener vers la lumière. En langage moins poétique, Sereine devait secourir les âmes menacées par un danger ou se mettant en danger elles-mêmes. 
Sereine commença à poser des questions... 
- Ma famille, c'est toi qui l’as choisie ? 
- Oui, Gloria est une femme extraordinaire. J'ai tout de suite eu confiance en elle. Je savais qu'elle veillerait sur toi. Et ton papa ! Quelle bonté d'âme. Je ne me suis pas trompée.  
- Ils m'ont trouvée comment ? 
- Le soir de ta naissance, je t'ai déposée sur le banc du jardin. Tu n'as pas pleuré. Ils furent réveillés par tes gazouillis. Tu étais tellement joyeuse. 
- Et Laura ? 
- J'ai également choisi sa famille. Le soir de sa naissance, je l'ai déposée dans le jardin. Elle ne faisait pas de bruit. Elle non plus ne pleurait pas. J'ai dû faire du bruit pour alerter les parents que je lui avais choisis. Et là encore, je ne me suis pas trompée.  
- Oui, Nina est une femme d'une telle générosité. 
- Oui ma chérie, tout comme ta sœur et toi. 
- Laura a quels pouvoirs ? 
- A l'âge de 21 ans, elle fera la connaissance de son apparence magique. Elle sera une femme qui peut se métamorphoser en louve ailée. Mais tu seras là pour la rassurer. 
- Oui, je veillerai sur elle. 
- J'ai eu connaissance qu'elle développait déjà ses pouvoirs secondaires. Ce doit être votre rencontre qui a déclenché tout cela. Tu as la capacité de révéler les dons des gens. 
- Comment cela ? 
- Il suffit que tu poses tes mains sur la tête de quelqu'un pour révéler son don, magique ou non. De plus, tu peux leur accorder un don supplémentaire, de ton choix. C'est ainsi que tu as permis à Bala d'avoir le don de disparaitre et apparaitre à sa guise. Tu avais tellement peur qu'il se fasse manger que tu as souhaité qu'il ait ce pouvoir. 
- Oh, mais il ne me l'a pas dit. 
- Non, je lui avais demandé de ne rien dire. Il a eu du mal à garder le secret. 
- Oui, bavard comme il est. 
Sereine et Lune se mirent à rire. Tandis que Bala apparut. 
- On parle de moi ? 
Sereine, amusée : 
- Ah Bala ! Te voilà enfin ! Mais tu étais parti où ? 
- Quelque part... 
- Ah ah, tu étais au zoo, avoue ! 
- Euh... Peut-être... Bon d'accord, oui, j'ai été voir Olga pendant que vous papotiez. 
- Petit filou ! 
Bala, balançant sa patte sur le sol... 
- Bah quoi ? 
Lune expliqua à Sereine et Bala que Laura commençait à développer l'un de ses don. L'observation à distance.  
- Quand Laura veut pouvoir observer quelque chose, elle n'a qu'à y penser et l'image lui apparait. Ainsi, elle obtient toutes les réponses. Ce don est lié à celui de la Connaissance. 
Bala comprit pourquoi Laura l'avait déjà vu.  
Sereine, en soif de réponses : 
- On a ces pouvoirs depuis toujours ? 
Lune, attentive : 
- Oui, mais ils sont vraiment actifs à l'âge de 21 ans. Vous pouvez développer des pouvoirs secondaires quelques années avant mais la métamorphose se fait à partir de 21 ans. Ainsi que les souhaits que tu as émis. Comme celui de Bala. 
- Bala a eu son pouvoir de disparition seulement après mes 21 ans ? 
- Oui. 
- Il le maitrise super bien ! 
- Mais c'est qu'il n'arrête pas de s'entrainer depuis que je suis allée le chercher en Afrique pour l'aider à comprendre ce qui lui arrivait. 
- Tu as été le chercher en Afrique ? 
- Bien sûr. Il était toujours là-bas. Mais il est ton allié pour ta mission, et surtout ton ami. Je voulais vous réunir.  
- C'est merveilleux ! 
- Je suis heureuse que tu acceptes cette vie. 
- Je t'avoue que lorsque j'ai découvert que j'avais des pouvoirs, je me suis sentie bizarre, ou plutôt folle. Et j'aurais aimé disparaitre pour toujours. 
- Oh Sereine, je suis désolée. Mais telle est la vie d'un être magique. 
- Je comprends. 
- Je suis rassurée.  
- Mais... Comment puis-je redevenir humaine ? 
- Quand tu le souhaites. Dès qu'un danger intervient et que tu es dans les parages pour gérer une mission de sauvetage. Ton grain de beauté t'alertera sous forme de pulsations. La métamorphose interviendra si tu le décides. Mais dès que tu souhaites redevenir humaine, il suffit de le souhaiter. 
- Donc, je peux redevenir femme là ? 
- Bien sûr. 
- Comment dois-je faire ? 
- Souhaite-le. 
- Mais c'est ce que je fais ! Oh non, ne me dis pas que je suis coincée dans ce corps ? 
- Mais non. Calme-toi. Si tu ne te calmes pas, tes pensées ne seront pas claires et le souhait ne pourra pas être perçu par ton esprit. 
- Mais, c'est moi, je dois bien savoir ce que je veux. 
- En es-tu bien sûre ?  
- Je sais que je suis confuse, mais je veux redevenir femme. 
- Je sais, mais il faut prononcer ce souhait dans le calme. Tout comme il faudra le faire distinctement quand tu voudras te métamorphoser en licorne. 
- D'accord. Je crois que j'ai compris. Il faut que j'arrête de me regarder, car je me vois en licorne, et je pense licorne. 
Sereine ferma les yeux et souhaita redevenir humaine. Bala plaça l'une de ses pattes sur ses yeux tellement la transformation était éblouissante. 
Lune sourit et disparut. 
Sereine ouvrit les yeux et se retrouva. 
- Génial ! J'ai réussi ! Mais... Lune ? Où es-tu ?  
Sereine regardant Bala : 
- Elle est où ? 
Bala, cherchant du regard Lune : 
- Euh... Je ne sais pas.  
Sereine se rendit sur le balcon et regarda la lune dans le ciel : 
- Je la vois ! 
Sereine sourit, Bala la rejoint sur le balcon et ils l'observèrent. Sereine était paisible. Bala, heureux. 
Sereine se tourna vers Bala : 
- Allez, va la rejoindre ! 
- De qui parles-tu ? 
- Bala ! Allez, va rejoindre ta belle Olga. Et demain je lui donnerai le même pouvoir que je t'ai donné. 
Bala, ému : 
- Oh, tu... Oh... Tu vas... 
- Oui mon Bala ! Ton bonheur en sera complet. Tu sais que je veux ton bonheur. Tu le sais. 
- Oui. Merci Sereine. 
- Va la rejoindre, tu vas me faire pleurer ! 
- A demain ! 
 
 
Chapitre 10 
Libération d’Olga 
 
Sereine se leva de bonne heure pour éviter d'expliquer à ses parents qu'elle allait au zoo. Ils risqueraient de vouloir venir avec elle. 
Elle était partie tellement tôt que le zoo n'était pas encore ouvert. Elle attendait impatiemment, n'arrêtant pas de regarder l'heure qu'affichait la pendule du zoo. Elle se demandait si la pendule fonctionnait ou si elle était là comme simple décoration. Soudain, la grille s'ouvrit. Une hôtesse se plaça au guichet et sourit, d'un sourire matinal. A peine réveillé et machinal. 
- Bonjour mademoiselle 
- Bonjour, une entrée s'il vous plait. 
- Un ticket entrée simple ou avec le petit déjeuner à la brasserie du zoo ? 
- Euh... Simple merci. 
- Vous voulez des coupons pour acheter des cacahuètes ? 
- Euh non merci. 
- Il y a des réductions sur les boissons, je vous en mets ? 
- Non, juste une entrée merci. 
- Et... 
Sereine s'impatienta... 
- Juste une entrée simple merci ! 
L'hôtesse finit de se réveiller : 
- Oups désolée, je ne suis pas bien réveillée aujourd'hui. 
Sereine sourit : 
- Pas de souci. 
- Cela fera 7 euros. 
Sereine donna l'argent et prit le ticket d'entrée. 
Elle chercha la personne qui devait valider l'entrée. Et vit la même hôtesse sortir de la cabine pour marquer son entrée. 
- Oui, ma collègue n'est pas encore arrivée, alors... 
Sereine ne cherchant pas d'explications émit un "D'accord" et s'empressa d'aller à la rencontre d'Olga dans l'antre des tigres. 
Bala était déjà avec Olga. Sereine leur sourit. 
- Coucou les amoureux ! 
Une vieille dame passant près de Sereine s'adressa à elle : 
- C'est bien ma petite, il faut leur parler, ça les occupe. Moi je viens leur parler tous les jours. 
Sereine, embarrassée, sourit en répondant : 
- C'est bien madame 
- Au revoir petite, et surtout ne leur donne pas de cacahuètes, ils détestent ça. 
- D'accord, merci madame. 
- De rien, vous êtes bien aimable. 
- Vous aussi. 
La vieille dame s'éloigna, contente de sa discussion. Tandis que Sereine passa en langage télépathique. 
- Comment ça va Olga ? 
- J'ai peur. 
- Il ne faut pas. Enfin je sais, facile à dire. Moi aussi j'ai eu peur quand j'ai découvert ma métamorphose. Mais ça va. Regarde ! 
- Euh... Oui...  
- Puis, tu auras moins peur que moi car ton pouvoir sera de disparaitre. Moi je me suis retrouvée avec un corps de licorne et en une nuit j'ai dû apprendre à voler, c'était vraiment la galère... 
Bala, l'interrompant : 
- Sereine, je crois que tu lui fais peur là. 
Sereine, confuse : 
- Oups, désolée. Non, tu ne seras pas une licorne, non. Toi, tu auras le même pouvoir que Bala. C'est génial ! Hein ? 
Olga regardant Bala : 
- ça fait mal de disparaitre ? 
Bala, pensif... 
Olga, impatiente : 
- Bah répond ! 
Bala, interloqué : 
- Eh je réfléchis ! 
Sereine, amusée : 
- Si Bala réfléchit c'est que cela ne fait pas mal, ou sinon crois-moi, il s'en souviendrait douillé comme il est ! 
A l'écoute des explications de Sereine, Olga éclata de rire. 
Bala, vexé : 
- Mais euh... Sereine, tu as dit que j'étais courageux d'abord ! 
Sereine, riant : 
- Mais oui Bala ! Tu l'es. C'était une blagouille. Et regarde Olga se sent mieux. 
Olga, rassurée : 
- Oui, je suis prête. 
Sereine demanda à la terre de laisser un espace pour qu'Olga puisse passer sous l'enclos. Une fois Olga en face d'elle, Sereine posa ses mains sur la tête de la tigresse qui ferma les yeux. Sereine visualisa le vœu clairement et souhaita qu'Olga puisse disparaitre et apparaitre à sa guise dans les lieux de son choix. 
Sereine s'éloigna alors de la tigresse qui était enveloppée de brume. La brume se dissipa, Olga disparut. 
Bala, inquiet : 
- Mais elle est où ? 
Sereine, surprise : 
- Bah, je ne sais pas. 
Olga, amusée, intervint juste devant Bala et le fit sursauter en prononçant un effrayant " Bouh !" 
Bala disparut de peur, puis réapparut : 
- C'est malin ! 
Olga regarda Sereine en riant : 
- Ouhou, il a eu peur ! 
Sereine, rassurée d'avoir réussi à lui donner le pouvoir attendu, sourit, silencieuse et attendrie devant ces deux tigres amoureux se taquinant avec complicité. 
 
 
Chapitre 11 
Mystérieuse rencontre 
 
Sereine se rendit à une soirée avec son amie Lena. L'ambiance était à la fois festive et détendue. Sereine dansait sans se poser de questions. Elle évacuait le stress des jours passés. Elle se sentait bien. Lena discutait avec un jeune homme non loin de la piste. Mais soudain, le grain de beauté de Sereine commença à faire des pulsations. Elle comprit qu'un danger arrivait. Son intuition l'envoya vers un parc qui se trouvait à côté de la maison où elle se trouvait. Elle entendait des miaulements. Une chatte était dans un arbre. Sereine se demandait si sa mission était de sauver cette chatte... Elle s'interrogea, perplexe. 
- Après tout. Si cette chatte a besoin de moi, il faut que je la sauve. 
Sereine se transforma en licorne. 
- Wah ! Du premier coup ! 
Elle se félicita puis revint à la mission... Alors que la chatte miaulait toujours. 
- Oui oui, j'arrive. 
La chatte en langage télépathique : 
- Vite ! 
- Oui j'arrive, je n'ai pas encore volé aussi haut. 
- Dépêche-toi ! 
Sereine arriva près de la chatte grise qui sauta sur son dos et lui dit : 
- Reste en vol. 
Sereine ne comprenait pas, elle observait le sol en essayant de contrôler son vertige. 
Soudain, deux personnes apparurent. Ils se disputaient. Ils s'éloignèrent. 
Sereine décida de les suivre. La chatte resta accrochée au dos de Sereine qui lui dit : 
- Eh oh, doucement les griffes ! 
- Oups, désolée. 
L'intuition de Sereine l'amena sur le pont avant le couple. Elle les aperçut, chercha où se cacher, et décida de voler sous le pont. 
La chatte et Sereine écoutaient leur conversation. 
La jeune femme insultait son compagnon, qui lui, restait silencieux. 
- Mais tu vas parler ! Tu ne comprends pas que c'est fini ! Pourquoi tu me suis ! Je ne veux plus de toi. Tu n'es rien. Tu comprends ça ! Tu n'es rien ! 
Le jeune homme resta silencieux. La jeune femme s'éloigna, et cette fois, il ne la suivait plus. 
Il avait le regard dans le vide. S'approcha de la rambarde du pont, se pencha et fixa l'eau qui éclaboussait les rochers. Sereine se cachait sous le pont essayant de ne pas se montrer. 
Le jeune homme escalada la rambarde. Il se tenait debout. Fixant le vide. Sereine comprit que le jeune homme voulait sauter dans le vide. Elle attendit qu'il se laisse tomber puis intervint pour le rattraper au vol. Le jeune homme glissait mais se battait pour rester sur le dos de la licorne en plein vol. Elle se posa sur la terre tapant du sabot pour s'assurer qu'elle était bien posée. La chatte accrochée à sa corne. Le jeune homme toujours agrippé à son dos, les yeux fermés. Elle s'adressa à eux : 
- Eh oh, tout le monde descend ! 
Le jeune homme ouvrit les yeux et béat regarda la licorne. 
Il reprit ses esprits et lui dit : 
- Mais je rêve ? Tu es une licorne ? Et tu parles ! Et… 
Sereine, confuse : 
- Euh... Bah écoute, je me baladais là avec ma chatte que tu vois là... 
La chatte salua le jeune homme d'un mouvement de la tête. 
Sereine reprit son explication farfelue : 
- Et puis je t'ai vu sur le point de te mettre en danger alors on est venu à ton secours. Il n'y a rien d'étrange là-dedans. 
Le jeune homme surpris par une telle explication continua : 
- Oui mais... 
Sereine l'interrompit : 
- Mais quoi ? Tu es en vie ? 
Le jeune homme, embarrassé : 
- Oui. J'ai été idiot de vouloir me tuer pour cette peste ! 
- Que ce soit pour cette peste comme tu le dis ou pour quelqu'un de bien, il faut aimer sa vie et la protéger !  
Le jeune homme, attentif : 
- Oui, je l'ai compris en sautant. 
Sereine s'adressant à la chatte : 
- Mais pourquoi c'est toujours en se mettant en danger que les gens s'aperçoivent qu'ils aiment la vie ? 
La chatte d'un mouvement de tête, et perplexe, répliqua par langage télépathique : 
- Je ne sais pas. Mais maintenant, il ne recommencera plus. 
Sereine lui répondant à haute voix : 
- Oui, tu as raison.  
Le jeune homme observait Sereine parlant à la chatte, l'air toujours aussi béat. 
Sereine regarda le jeune homme et lui dit : 
- Euh... On te dépose quelque part ? 
Le jeune homme, encore sous le choque de sa tentative d'auto-destruction répondit brièvement : 
- Non je préfère marcher. 
Puis s'éloigna en prononçant un "merci". 
Sereine et la chatte étaient seules. Sereine regarda la chatte et lui dit : 
- Euh... Je te dépose quelque part ? 
La chatte, s'installant sur le dos de Sereine : 
- Je te suis moi. 
- Comment ça tu me suis ? 
- Bah oui, maintenant que je t'ai retrouvée, je ne te quitte plus. 
Sereine devint pensive, observa la chatte et aperçut une tache plus claire entre les deux yeux de la chatte puis la questionna : 
- Tu m'as dit que tu t'appelais comment déjà ? 
- Je ne t'ai rien dit. Imagine-moi dans un autre corps. Je suis certaine que tu vas savoir qui je suis. 
Sereine reprit son apparence de femme et prit un air boudeur comme à chaque fois qu'elle réfléchissait. 
La chatte amusée commença à marcher lourdement et dit : 
- Oh, pourquoi je ne peux pas venir avec toi ! Pourquoi Bala peut venir lui ? 
Sereine, les yeux embués de larmes se mit à crier :  
- Eden !  
La chatte stoppa sa marche et se plaça devant Sereine. Puis dans un nuage brumeux elle disparut et réapparut en rhinocéros. Sereine lui sourit : 
- Eden ! Je suis tellement heureuse de te revoir ! 
- Moi aussi ma Sereine !  
- Mais comment fais-tu pour devenir une chatte ? 
- C'est grâce à toi ! 
- Comment ça ? 
- Eh bien oui, rappelle-toi le vœu que tu as fait un jour où tu partais en balade avec Bala et que vous n'avez pas pu m'emmener. 
- Ah oui ! Je me souviens ! Mais c'est seulement maintenant que tu as le pouvoir de te transformer en chatte ? 
- Eh oui, tes souhaits passés se sont réalisés le jour de tes 21 ans. 
- Ah oui, Lune me l'a dit. 
- Oui, elle est venue me chercher en Afrique, pour que je te retrouve. Elle m'a tout expliqué. A présent, on ne se quitte plus ! 
- Oh c'est merveilleux ! 
Sereine, pensive : 
- Il va falloir trouver une explication pour que je puisse t'emmener à la maison. 
- Tu leur dis que tu m'as trouvée, errante, seule, comme une pauvre malheureuse, sans amis, sans abris, affamée, en danger, sur le point d'être écrasée ou dévorée,... 
Sereine, taquine : 
- Oui ok, on ne va pas non plus exagérer hein ! 
Eden, stoppant sa liste : 
- Euh oui, tu peux simplement dire que tu m'as trouvée et que tu ne veux plus me quitter. 
- Oui, comme cela, ça m'évitera de mentir. 
Eden, émue, ricane, puis se transforme en chatte et saute dans les bras de son amie Sereine. 
 
 
Chapitre 12 
Tous réunis 
 
Sereine vint chercher Laura chez elle. Aujourd'hui, elle voulait l'emmener au zoo. Le seul endroit où de journée, Bala et Olga pouvait apparaitre sans risquer de bousculer les curiosités ou les craintes. 
Nina invita Sereine à monter dans la chambre de Laura. Elle voulait lui montrer son mur à dessins. Sereine, enthousiaste de voir les créations de Laura, sourit et suivit Nina. 
Arrivées dans la chambre, Sereine resta silencieuse. Nina la regardait et lui dit : 
- ça surprend ? 
- Oui. 
- Je ne cherche plus à comprendre comment à 6 ans on peut aussi bien dessiner. 
- Elle a ce don. 
- Oui, ce doit être cela. Tu dessines toi ? 
- Oh non, je dessine mal. Mon passe-temps c'est l'écrit. 
- Ah oui ? 
- Oui, j'écris des chansons. 
Nina, cherchant le texte que sa fille a écrit : 
- Ah voilà ! Regarde, Laura aussi commence à écrire des chansons.  
Sereine regardait la chanson, à la fois surprise et émerveillée, et sourit.  
Nina continuant : 
- Tu as vu, elle parle de toi. C'est indiscret si je te demande si c'est... 
- Ma vraie vie qu'elle a écrite ? 
- Oui... 
- Oui, c'était ma vie, mais aujourd'hui, ça va mieux. Je me suis retrouvée. 
- Tant mieux. Ce serait dommage de ne pas prendre conscience de ta valeur.  
Sereine, émue : 
- Oh merci Nina, comme je le disais à ma mère, tu es d'une pure générosité. 
Nina, troublée à son tour : 
- Oh tu le penses ? 
- Bien sûr.  
Laura entra dans sa chambre : 
- ça va mes chéries ? 
Sereine et Nina, amusées : 
- Oui ma chérie 
Constatant qu'elles avaient répondu en cœur, elles éclatèrent de rire. 
Laura montra ses nouveaux dessins à Sereine qui prit un air sérieux. Sur plusieurs dessins on pouvait voir une licorne ailée, une louve ailée et la lune se métamorphosant en femme. Sereine comprit alors que Laura avait déjà tout observé et qu'elle connaissait déjà ses pouvoirs et leur appartenance. 
Laura s'approcha de Sereine pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille : 
- Comment va maman ? 
Sereine, certaine à présent que Laura était informée de tout lui répondit par télépathie : 
- Très bien, elle pense fort à toi. 
Laura en fit autant : 
- Je vais bientôt la rencontrer. 
- Oui, je pense que cela sera plus tôt que prévu. 
Sereine et Laura se rendirent au zoo. La tête d'Eden dépassait du sac de Sereine. Laura la vit et la salua d'un "Bonjour Eden !". 
Arrivées sur place, elles se dirigèrent vers l'antre des tigres et observaient Bala et Olga jouant à cache-cache. 
Sereine heureuse de voir Olga et Bala s'amuser ne les quittait pas des yeux puis continuant sa marche, elle bouscula quelqu'un. Bala interrompit son jeu pour observer la scène, regarda la jeune femme face à Sereine, puis assuré qu'il n'y avait pas de danger, reprit son jeu avec Olga. 
Sereine, agréablement surprise : 
- Lena !  
- Bah alors Sereine, tu es passée où hier soir ? 
- Oh désolée, j'ai eu une subite migraine, j'ai dû rentrer. Mais que fais-tu ici ? 
- Ta mère m'a dit que je te trouverais ici. 
- Ma mère ? 
- Eh bien oui. 
Sereine eu l'impression que Lena parlait de Lune et reprit ses esprits : 
- Bien sûr, ma mère ! Je suis ravie que tu nous aies rejoins. Je te présente ma... 
- Ta protégée ! 
Sereine, confuse, sourit, perturbée par cette impression étrange que Lena parlait de façon ambigüe, tandis que Laura sourit comme si tout devenait clair dans sa tête. 
- Bonjour Lena, moi c'est Laura, mais tu le sais déjà. 
Lune dans son apparence de femme, les observait. Elle regarda le soleil et lui dit :  
- Voilà, ils sont tous réunis. Tu crois que je dois dire à Sereine que Lena est la fille de dame nature ? 
- Non, laisse-là s'interroger encore, j'adore voir son air boudeur quand elle réfléchit. 
- Oh mais c'est que tu t'amuses mon chéri. 
- Il faut bien, pour passer le temps. Mis à part mes fonctions, mon seul pouvoir à moi, c'est de réchauffer les peaux. 
- Non, pas seulement. 
- Comment ça ? 
- Tu as bien réchauffé mon cœur. 
- Ma douce, comme tu es romantique. 
- Je ne dis que la vérité ma lumière. 
Le soleil flatté par de tels propos recoiffa ses rayons de soleil sous les yeux de sa femme qui l'observait, heureuse. 
 
 
 
 
Tous droits réservés par Ingrid Barbier 
Texte écrit le 02/08/2009 par Ingrid Barbier 

(c) Ingrid Barbier - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 10.04.2014